Quelle part du bâtiment dans l’émission de gaz à effet de serre en France et comment la réduire ?
La lutte contre le changement climatique est l'un des plus grands défis de notre époque. Dans cette bataille, le secteur du bâtiment joue un rôle crucial. En effet, nos logements, bureaux et autres habitats consomment une quantité significative d'énergie pour le chauffage, la climatisation, l’eau chaude, l’éclairage, la ventilation et bien d’autres besoins encore. Cette consommation d’énergie engendre l’émission de gaz à effet de serre (GES). Pour comprendre l'ampleur de ce phénomène et les solutions possibles, examinons la part du bâtiment dans les émissions de GES en France, en lien avec les objectifs de neutralité carbone pour 2050.
Le contexte
Le secteur du bâtiment représente aujourd'hui environ 18 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France. À l'heure où la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité mondiale, ce secteur se trouve au cœur des enjeux de la transition énergétique.
Pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, la France doit drastiquement réduire les émissions de GES provenant des bâtiments, en les faisant passer de 75 millions de tonnes de CO2 (MtCO2) à 30 MtCO2 d'ici 2030.
L’état actuel des bâtiments en France
Actuellement près de la moitié des logements en France sont chauffés grâce à des énergies fossiles, comme le fioul ou le gaz. Si l'on ajoute l’électrique, 87 % des logements utilisent une source d'énergie non renouvelable pour le chauffage.
Le secteur du bâtiment représente 45 % de la consommation finale d'énergie dans le pays, ce qui en fait un levier essentiel pour atteindre les objectifs de réduction des GES.
Les défis de la transition énergétique
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments, plusieurs actions sont nécessaires :
Adoption de comportements de sobriété énergétique
Isolation thermique
Installation de systèmes de chauffage décarbonés
La rénovation énergétique des bâtiments est un facteur clé de cette transition. Pourtant, le rythme actuel des rénovations est insuffisant. Les rénovations sont souvent effectuées au fil du temps poste par poste (fenêtres, toiture, chauffage) au lieu d'être abordées de manière globale. Les travaux successifs ne sont pas toujours cohérents et peuvent créer des désordres sur le bâtiment, par exemple des ponts thermique si l’isolation entre le toit et les murs n’est pas continue.
Les obstacles majeurs à la décarbonation
La rénovation énergétique des bâtiments et l'adoption des énergies renouvelables pour produire du chauffage et l'eau chaude sanitaire sont essentielles pour réduire les émissions de CO2.
Cependant, plusieurs obstacles freinent cette transition :
- Le nombre insuffisant de rénovations : le nombre de rénovations effectuées chaque année est très faible par rapport aux objectifs nationaux, à fortiori pour les copropriétés.
- Trop de rénovations partielles : moins efficaces que les rénovations globales.
- Faible adoption des énergies renouvelables : très peu de copropriétés installent des systèmes de chauffage basés sur des énergies renouvelables, souvent par manque de connaissances ou d’aides pour se lancer.
Un contexte favorable à la transition
Heureusement, plusieurs facteurs démontrent un contexte de plus en plus favorable à la rénovation énergétique :
1. L’augmentation des prix de l'énergie
La hausse des coûts des énergies fossiles incite à rechercher des alternatives plus économiques.
2. Les réglementations et les lois
Les réglementations de plus en plus strictes obligent les propriétaires à se conformer à des normes énergétiques élevées.
3. La conscience écologique croissante
Les préoccupations environnementales et le désir de contribuer à la lutte contre le changement climatique poussent de plus en plus de personnes à envisager des rénovations énergétiques.
4. Le confort et la nécessaire adaptation au changement climatique
Les températures extrêmes, notamment en été, rendent la rénovation énergétique attractive pour améliorer le confort thermique des logements.
5. La disponibilité des aides publiques
L’État soutient la rénovation énergétique à travers des aides financières (MaPrimeRénov’ et CEE par exemple) et des services publics d’accompagnement gratuits (France Rénov’).
Le déclencheur pour réaliser des travaux : le remplacement du système de chauffage
Le remplacement du système de chauffage est souvent le déclencheur des réflexions sur la rénovation énergétique. Cependant, ce remplacement présente des risques :
- Rester en fossile : il existe un risque de simplement remplacer un système fossile par un autre, sans envisager des alternatives décarbonées par faute d’information ou par habitude.
- Remplacement sans isolation : le remplacement du chauffage par un système décarboné sans améliorer l'isolation peut réduire l'efficacité des investissements.
Pour éviter ces pièges, il est essentiel de promouvoir une approche globale de la rénovation énergétique, intégrant à la fois l'isolation et l'installation de systèmes de chauffage fonctionnant avec des énergies renouvelables, et d'accompagner les copropriétés tout au long du processus.
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